La Rencontre

Scholastique, pressentant peut-être que c’est leur dernière rencontre sur cette terre, demande un jour à son frère Benoît de prolonger leur entrevue annuelle, mais il refuse, invoquant l’observance de la règle. Scholastique s’adresse alors au Christ. Arrive soudain un terrible orage qui les empêche de rentrer dans leurs monastères respectifs. Benoît est mécontent et le fait savoir à sa sœur.
Elle répond : « Je t'ai supplié et tu ne m'as pas écouté, j'ai supplié mon Dieu et lui a entendu ma prière. » Ils restent donc bloqués à mi-chemin du lieu où chacun vit et poursuivent leur échange spirituel jusqu’au matin, jusqu'au dénouement.

Suite à une conversion fulgurante qui l'amène à recouvrer la foi catholique à Noël 1915, foi dont il devient un fervent défenseur, Henri Ghéon, l'Homme né de la guerre – pour reprendre le titre donné au récit de son adoption au catholicisme –, rapidement remarqué par Francis Jammes et Stéphane Mallarmé, et fondateur de la NRF, va désormais mettre son art au service de Dieu et de l'apostolat. Il devient tertiaire de l'ordre dominicain en 1922 et prend comme nom de religieux, frère Pierre-Dominique, prénom de son ami Dupouey, officier de Marine qui hâta son reniement aux mondanités.