La Joie éternelle

Pavel Florensky (1882-1937), homme d’une érudition encyclopédique est un être fragile et solide à la fois, et c’est sa personnalité attachante que nous voudrions présenter. Des témoignages, inédits en français, sur lui à différentes périodes de sa vie, donneront accès à son monde intérieur d’une très grande richesse. Les textes de Florensky : quelques homélies de l’étudiant en théologie, une contribution savante comme « Macrocosme et Microcosme », d’autres plus poétiques, ont été choisis parce qu’ils étaient à la fois courts et représentatifs de son oeuvre. Les lettres retenues sont écrites de Skovorodino (Sibérie, 1934) : Florensky, en détention sur la ligne du Transsibérien, étudie le permagel et au microscope, il y voit des cathédrales de glace. Cette recherche de la beauté pour la transmettre, caractérise sa vie et son oeuvre. Cette beauté capable de transfigurer le monde, qui lui donne la force de vivre et d’encourager même ses codétenus, voilà ce que nous aimerions partager avec nos lecteurs.

Pavel Florensky (1882-1937), prêtre orthodoxe et martyr, est l’un des très grands génies russes de la première moitié du XXe siècle. De père russe et de mère arménienne de Géorgie, il étudia la physique, les mathématiques et la philosophie à l’Université de Moscou, puis la théologie à l’Académie de Moscou. Mais dès sa tendre enfance on n’avait cessé de stimuler sa curiosité scientifique pour la nature en général, la faune, la flore, puis la géologie, la chimie, et les sciences de l’ingénieur. En Sibérie il étudia le permagel et aux Solovki (en mer Blanche) les algues.